En clair, on enregistre moins d'accidents graves chez PSA, mais il y a toujours trop d'accidents tout court. C'est la leçon générale que l'on peut tirer de la grand-messe sécuritaire qui a eu lieu en fin de semaine dernière sur le site des Ayvelles. Chaque début année, la direction dévoile l'ensemble des chiffres de l'année précédente concernant la sécurité dans l'usine (y compris à la presse). Tous les chefs de service assistent à la réunion, ainsi que les délégués syndicaux membres du CHSCT (Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail). Et depuis quelques années, les représentants des agences d'intérim y sont également conviés.
Des efforts qu'il est possible de faire… d'autant qu'environ les deux tiers de l'ensemble des accidents ont pour origine le comportement des salariés.
Zéro accident : une utopie ?
Ce fut l'essentiel du message du directeur-général Joël Caffiau. Chez PSA, la méthode est précise. Quatre types de réaction face à l'accident de travail sont décrits ; avec une efficacité progressive, la plus haute étant le niveau 4, celle qui permet de prétendre au « zéro accident ».
Une situation que d'aucuns pourraient considérer comme utopique sur un site de 2.300 employés (intérimaires inclus) mais qui pourrait n'être pas si irréaliste que cela dans la mesure où « certaines équipes en sont déjà à 1.800 jours de travail sans un seul bon de premiers soins », a fait remarquer le directeur général.
« Nous avons fait la démonstration que le niveau 4 peut être atteint dans l'usine », poursuit Joël Caffiau, « je crois que nous pouvons y tendre… massivement ».
Que disent concrètement les chiffres de 2011 ?
322 accidents avec bons de premiers soins (internes à l'usine et sans déclaration) contre 350 en 2010 (446 en 2007).
62 accidents déclarés contre 73 en 2010 (81 en 2007).
3 accidents avec arrêt de travail contre 9 en 2010 (13 en 2007).
Feuille de route 2012
En 2011, 59,6 % des accidents ont eu pour origine la manipulation, 8 % le déplacement sur le poste de travail et 6,1 % le déplacement hors poste de travail. Ces trois types d'origine des accidents sont en rapport avec le comportement des salariés en cause. 20 % des accidents ont eu une origine sans lien avec le comportement mais avec la non-conformité de la machine et/ou de l'outillage.
« 62 accidents ayant nécessité des soins extérieurs à l'usine en 2011, ce n'est pas acceptable », renchérissait à son tour le responsable des ressources humaines Philippe Irlande… tout en rappelant cependant que la tendance était à la baisse et que, depuis 2009, ces statistiques représentaient un calcul englobant les salariés de l'intérim, sous-entendu n'ayant pas une culture sécuritaire PSA aussi ancrée que les salariés maison. Donc, cela signifie que le message général passe de mieux en mieux, et pour tout le monde.
Traditionnellement, cette réunion de mise à plat est l'occasion de faire le bilan mais aussi de prendre des engagements pour l'année suivante. On parle alors de « feuille de route » et d'une liste de 22 exigences.
Tous les opérateurs travaillant en production vont signer dans les semaines à venir la convention de sécurité 2012, signifiant qu'ils s'engagent à respecter les consignes de sécurité.
A priori, l'année prochaine le bilan devrait être meilleur puisque la comparaison des chiffres des deux premiers trimestres de 2011 et 2012 est favorable : 67 accidents avec premiers soins contre 95 et 12 accidents déclarés contre 14. Quant au nombre d'accidents avec arrêt de travail, il n'y en avait pas eu au 1er trimestre 2011… même chose pour le premier trimestre 2012.
Patrick FLASCHGO
* Un seul accident mortel en 2011 sur l'ensemble des sites industriels français de PSA, en l'occurrence à Poissy.