Mise en redressement judiciaire il y a environ un an, la Fonderie Nouvelle Rollinger qui emploie vingt-deux personnes à Nouvion-sur-Meuse a bénéficié, hier, d'une nouvelle prolongation d'activité de six mois.
Si aucun repreneur ne s'est manifesté pour sauver cette PME qui avait déjà fait l'objet d'une liquidation en 2007 avant d'être cédée par la suite à l'ensemble industriel Master Group (1), le Tribunal de Commerce de Sedan après avoir écouté les avis de l'Administrateur Judiciaire, Me Stackler, du représentant des créanciers et les réquisitions du Procureur, a finalement fait preuve de clémence en autorisant la poursuite.
Dix-sept salariés prêts à (s') investir.
Il a surtout tenu compte du projet actuellement mis en œuvre par le Directeur local, Jérôme Théret, qui est en train de finaliser la constitution d'une Société Coopérative Ouvrière de Production (Scop), pour pérenniser l'outil de travail nouvionnais.
Dix-sept des vingt-deux salariés figurant à l'effectif de cette entreprise se sont d'ores et déjà engagés à participer financièrement à cette démarche rarement usitée dans les Ardennes (voir notre prochain dossier économique de mardi) et à continuer ainsi l'aventure sur le site actuel.
« C'était la seule opportunité industrielle pour maintenir l'activité. Nous n'avions pas d'autres choix. Mais je crois cette formule jouable. Nous nous battrons pour démontrer le bien-fondé de notre stratégie », explique Jérôme Théret.
Si la solution était retenue d'ici quelques mois par la juridiction consulaire, la Fonderie Nouvelle Rollinger poursuivrait donc sa longue histoire (l'entreprise a été créée en... 1898 !) sous une nouvelle dénomination et sortirait alors de Master Group pour devenir totalement autonome.
Rappelons que la Fonderie Nouvelle Rollinger est le dernier fondeur français de pièces de quincaillerie. Spécialisée dans la fonte de quincaillerie en petite série , la fonte sur modèle pour l'industrie et la fonderie d'art (statuaires en bronze, modèles animaliers, pièces de décoration pour l'habitat...), Rollinger a été contrainte au redressement judiciaire le 2 novembre 2010. Une issue résultant de plusieurs facteurs défavorables : une importante baisse du chiffre d'affaires due à la crise économique et le maintien d'un effectif trop étoffé. Du coup, les dirigeants de l'entreprise avaient dû opérer un dégraissage touchant une dizaine d'employés.
(1) Qui avait à l'époque sauvé la fonderie et repris la quasi-totalité du personnel. (2) A ce jour, les Ardennes recensent seulement quatre Scop : Jayot-LCAB à Bogny (6 salariés), Union et tradition des charpentiers couvreurs à Rethel (10 salariés), Radio RVM (6 salariés) et Enercoop Ardennes-Champagne à Attigny (3 salariés).
Pascal REMY.