Alors que la fonderie ardennaise reprend actuellement du poil de la bête, trop de gens en ont une image assez négative.

Allan Sagot, originaire de Rocroi, apprenti à la fonderie La Persévérance, est un exemple de réussite dans ce domaine. Âgé de 19 ans, après un BEP et un Bac pro en mise en oeuvre des matériaux option matériaux étalliques moulés, il s'apprête à commencer un BTS dans le même domaine. Ce qui le rend différent des autres, c'est qu'il a participé au concours du meilleur ouvrier de France, et surtout qu'il a terminé premier de son domaine.

Une reconnaissance pour les Ardennes, fief historique de la métallurgie. «Être meilleur ouvrier de France, ça change tout pour la carrière, explique-t-il. C'est un bon point, parce que si, par exemple, on est plusieurs candidats pour un même poste, j'ai plus de chances d'être choisi.» «Ça n'est juste qu'un titre, et d'ici un mois on n'en parlera plus», ajoute-t-il. Si Allan reste très modeste sur son succès, Giorgio Paparelle, sous-directeur commercial de la fonderie La Persévérance, située à Rocroi, estime qu'«on peut être fier de ça. Si ça ne change pas l'image de l'entreprise, ça nous apporte la fierté d'avoir réussi à former, et bien former, un apprenti.»

«La fonderie ça n’est pas seulement de la poussière, c’est de l’innovation» Et si cela peut améliorer l'image de la fonderie dans les Ardennes, «c'est très bien, ajoute-t-il. La fonderie, ça n'est pas simplement de la poussière, c'est aussi de l'innovation, de l'imagination. On a fait travailler Allan sur ordinateur, avec des logiciels de création 3D. Ce n'est plus la même époque.»

Finalement, Allan, malgré lui, a amené un nouveau souffle dans la métallurgie ardennaise, puisque le syndicat des fondeurs ardennais a offert à tous les Bac pro et BTS de son domaine respectivement 500 et 1000 euros. «Mais c'est surtout grâce à mon entreprise, explique-t-il, qui a fait toutes les démarches pour.» Et c'est aussi une fierté pour son lycée, le lycée des métiers François Bazin, qui, en six ans, a été représenté trois fois dans les trois premiers du concours général des métiers à La Sorbonne. C'est donc dans cette université réputée que le ministre de l'Éducation Nationale, Luc Châtel, a remis le prix à Allan Sagot le 7 juillet dernier.

Antoine BAEDD.