Depuis plus de 35 ans, la fonderie de Charleville-Mézières produit en série et livre des pièces de fonderie gravité en aluminium et en fonte à graphite sphéroïdal, destinées aux voitures Peugeot et Citroën (entre 85 et 90 % des culasses qui équipent les moteurs de la C1 à la C5, et de la 206 à la 3008). La gamme est donc très vaste. L’entreprise constitue un des maillons du groupe - il appartient à la direction Mécaniques et Bruts, qui appartient elle-même à la direction Industrielle du groupe PSA - mais un maillon important. Il s’agit en effet de la plus importante fonderie européenne.

LES FEMMES ET LES HOMMES

Le site s’étend sur 55 hectares et emploie 2 500 personnes (une centaine de cadres et 300 intérimaires), dont 7% de femmes. Bien que l’organisation du travail soit en 3/8, les actions en terme d’ergonomie et certains postes
nécessitant beaucoup de précision et de dextérité pourraient favoriser l’accroissement de la proportion de personnel féminin. Le chiffre d’affaires prévu au budget 2011 s’élève à 297 millions d’euros. Le site est en perpétuelle transformation et en amélioration, grâce à des investissements réguliers. Cette année, ces investissements sont de 35,7 millions d’euros. La fonderie, dont l’activité remonte à 1974, travaille dans deux secteurs : aluminium et ferreux. La production d’aluminium est principalement basée sur la fabrication de culasses. Concernant le secteur ferreux, il est essentiellement consacré à la réalisation de collecteurs et de vilebrequins.

EFFICACITÉ ET RATIONALISATION

La structure de Charleville-Mézières s’insère au mieux dans le domaine de l’efficacité opérationnelle, cher au groupe. La démarche assure une production pérenne stable avec une standardisation sans aléa afin d’être compétitif. Un modèle de fonctionnement inspiré du principe de fonctionnement japonais de Toyota tout en gardant la culture de l’entreprise PSA. En matière de développement responsable, la sécurité des hommes est un des points les plus importants pour l’équipe de Joël Caffiau, le directeur du site. Les responsables étudient également
beaucoup ce qui se fait dans ce domaine au sein d’autres entreprises. Ils s’inspirent par exemple de DuPont de Nemours, où les premiers soins sont proches de zéro grâce à une démarche liée de nombreux échanges. Des
« audit stop » permettent d’aborder régulièrement les questions de sécurité et de ne pas laisser s’installer la routine. Il existe également des actions significatives en matière d’environnement. Après un tri rigoureux,
90 % des déchets sont revalorisés. Le site, régulièrement certifié ISO 14 001 depuis 2002, dispose de sa propre station d’épuration, et il est procédé à de fréquentes analyses d’eau.

Au final, le site PSA de Charleville-Mézières reste une fonderie classique, mais qui bénéficie d’avancées
précieuses grâce à de nouveaux outils mis en place. L’envie de rester en avance par rapport aux autres fondeurs est très perceptible car il existe une réelle mise en concurrence. Le site ardennais ne peut en aucun cas s’endormir sur ses lauriers, au risque de voir la fabrication d’une pièce confiée ailleurs. D’où l’importance de l’efficacité des
hommes et de la rationalisation du travail.
 

Alexandre Verguet