Nicolas SARKOZY a visité la Fonte Ardennaise, première fonderie de sous-traitance ardennaise
Après les Ateliers des Janves, Nicolas SARKOZY a visité la Fonte Ardennaise, première fonderie de sous-traitance ardennaise. Avec une touche sociale en fin de parcours...
ONZE heures quinze, hier, à Vrigne-aux-Bois. Nicolas Sakozy sort prestement de la voiture présidentielle et part en direction des 150 habitants du coin rassemblés face à la Fonte Ardennaise. La technique est bien rodée. Le Président bling-bling va au contact du peuple, salue les gens, discute et se prête à la pause photo avec deux gamins, Paul et Faustine. Puis, il fend la foule et se dirige vers Patrice, suspendu à un grillage, auquel il serre la pogne. Il taille la bavette avec des salariés en bleu de travail. Puis s'excusant et lançant, sur le ton de la blague, qu'il n'a « pas que ça à faire », et après un « Bon courage à tous », il se décide à pénétrer dans la cour de l'usine. Rapides salutations des officiels, du maire de la commune, Patrick Dutertre, un dissident du PS qui a respecté la tradition républicaine, puis de trois générations réunies de la famille Grosdidier. « Je devais venir vous voir il y a quelques années, c'est maintenant chose faite. » Ensuite, au pas de charge, débute la visite de cette « entreprise en tout point magnifique » : une PME de 1.250 salariés, créée en 1927 et répartie sur neuf sites. Dont six dans les Ardennes avec 855 salariés et 400 clients. Nicolas Grodidier sert de guide au chef de l'Etat qui fait de fréquents arrêts pour « taper la discute » avec des employés. « Avec vous, j'ai tout compris », dit-il à Jérôme Dela, opérateur, qui s'est montré pédagogue. Un peu plus loin, Maria De Lemos, 45 ans, opératrice sur commande numérique, a droit à la bise sous les rires des collègues : « Ça m'a détendue. Une note d'humour sur son passage ». « Au moins, elle se souviendra de ce moment », glisse en aparté Géraud Spire, président de la CCI. Entre-temps, Mehdi Jelu, 18 ans, apprenti préparant un bac usinage, converse quelques minutes avec le Président. « Il voulait savoir en quoi consistait ce métier et a félicité mon tuteur ».
Primes aux salariés : « Je ne céderai pas »
Après une poignée de mains à des partenaires sous-traitants*, Nicolas Sarkozy s'adresse longuement aux représentants de l'intersyndicale FO, CGT-CFDT. Entrevue à laquelle la presse n'est malheureusement pas conviée. Les journalistes en quête de réaction font chou blanc. Enfin, lors d'un discours informel devant 270 salariés, Nicolas Sarkozy, après être resté ferme sur la retraite et avoir cogné sur les fonds de pension sans âme auxquels il préfère les « actionnaires familiaux », revient sur un thème d'actualité : le versement de primes aux salariés dans les entreprises versant des dividendes à leurs actionnaires. « Le partage de la valeur, j'y tiens, c'est une question de justice. Et quand il y a reprise, il est normal que les salariés à qui on a demandé des efforts bénéficient de cette sortie de crise. C'est un principe sur lequel je ne céderai pas. » Notant qu'en l'espace de deux ans, les négociations avec le patronat « sur cette question centrale » n'avaient pas avancé d'un centimètre et qu'il est normal d'associer les salariés aux gains réalisés par leur usine, le Président n'accepte pas cet immobilisme. « Donc, je prendrai mes responsabilités ». Les modalités sur l'octroi de ces primes seront annoncées « d'ici quelques jours ». Dans la même logique, les salariés des PME où il n'y a pas distribution de dividendes devraient aussi trouver leur part si le carnet de commandes se remplit. « L'entreprise pouvant alors distribuer aux salariés une prime qui sera exonérée de cotisations ». Une disposition qui va faire s'étrangler plus d'un patron ardennais… Mais selon Nicolas Sarkozy, « les salariés doivent aussi se sentir considérés ».
Pascal REMY
Article paru dans l'Union/L'Ardennais - Mercredi 20 avril 2011. |
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