« Le bilan 2014 est satisfaisant, mais on peut mieux faire. Pour la première fois depuis septembre, l’usine réalise un résultat positif », explique Denis Muszalski, directeur des ressources humaines. « Nous sommes conformes à nos prévisions de vente en cylindres. Nous avons réalisé 17 millions d’euros de vente de cylindres sur l’année 2014. Akers a bien respecté le marché ».
Effectivement, un contrat de trois ans a été signé avec l’usine suédoise qui a l’exclusivité. AFS Sedan ne peut donc pas produire de cylindres pour une autre société. Pour les deux autres années à venir, 15 millions d’euros de vente sont prévus. L’autonomie totale pour AFS Sedan sur le marché des cylindres sera effective début 2017.
« En développement de nouveaux produits de diversification, l’avenir de l’usine de Sedan n’est pas axé que sur les cylindres. Nous avons aussi un bon savoir-faire concernant la fonderie. L’an dernier, nous avons enregistré des commandes à hauteur d’un million d’euros. Nous sommes libres de travailler avec qui on veut, avec l’Italie, l’Angleterre, l’Allemagne ou la Hollande. On rayonne sur le domaine européen. Mais nous avons dû faire face à de gros changements d’organisation en interne », continue Denis Muszalski. « Nous avons tout de même réussi à facturer 700 000 euros sur le million d’euros prévu, c’est déjà une belle performance ».
Quand l’entreprise a été reprise par les deux anciens cadres, Pascal Vanderpoorte, directeur et Denis Muszalski, directeur aux ressources humaines, le constat était limpide. L’état de l’outillage était catastrophique. Cette constatation a été faite après le premier trimestre 2014. Elle mettait en lumière une perte financière qui s’expliquait tant en termes de temps et qu’en termes d’utilisation.
En matière de production, 2014 reste la pire de ces six dernières années pour AFS Sedan. Un spécialiste fonderie, toujours dans l’entreprise en CDD, avait été recruté pour aider à passer ce cap difficile. Il a fallu six mois pour que l’usine commence à connaître des effets positifs.
Autre sujet d’actualité au sein de l’usine, la loi sur pénibilité et les problématiques qui y sont liées, a alimenté les débats entre direction et représentants des salariés. Des discussions ont eu lieu avec les syndicats, dont la CGT qui est majoritaire dans l’entreprise. Des salariés sont venus en comité pour évoquer le sujet avec la direction. Agir en grande transparence avec les syndicats peut permettre aussi d’ liées, a alimenté les débats entre direction et représentants des salariés. Des discussions ont eu lieu avec les syndicats, dont la CGT qui est majoritaire dans l’entreprise. Des salariés sont venus en comité pour évoquer le sujet avec la direction. Agir en grande transparence avec les syndicats peut permettre aussi d’agir au bon moment : « C’est un sujet encore flou mais qui devrait aboutir à un terrain d’entente entre employeur et salariés », constate Denis Muszalski. « Nous devons aussi nous occuper de relancer une grosse campagne de remise en état de notre outillage qui s’étend sur huit mois et nous commençons à voir les premiers effets depuis la fin de l’année dernière ».
Des embauches à la clé
Autant de différente facettes à gérer dans l’entreprise, mais les repreneurs se veulent confiants. La visite d’ArcelorMittal du Luxembourg n’est pas passée inaperçue. La société est venue chez AFS Sedan le 23 février afin de faire un point sur les moyens de contrôle. Une visite de préparation à l’indépendance et à l’avenir de l’usine sedanaise. Le marché du cylindre est un marché qui se décide sur du moyen terme.
Avec ArcelorMittal, le projet est aussi l’obtention d’un marché de cylindres pour 2017.
L’année prochaine, en mars, tous les grands aciéristes décideront de leur stratégie pour l’année 2016.
Avec 15 millions d’euros de cylindres, c’est le maintien de l’usine et du personnel qui est en jeu. AFS Sedan se dit une entreprise viable à partir de 17 millions d’euros de chiffres d’affaires. « Il faut continuer à être prudents, optimistes et professionnels. Ce qu’attendent les clients, c’est une entreprise réactive », dit Denis Muszalski. « Si l’entreprise n’avait pas été reprise, à l’heure actuelle, le dépôt de bilan serait là. Il reste néanmoins une forme d’inquiétude. Nous continuons d’exister et c’est très positif. Nous travaillons sur du moyen terme. Là où nous serons satisfaits c’est quand nous aurons passé 2017. Nous sommes là pour sécuriser les emplois. C’est 130 personnes, apprentis compris, mais tous très vigilants ». Dix embauches en CDI ont été validées en 2014 ainsi que quatre apprentis. AFS Sedan recrute les jeunes sur un savoir théorique de base. « L’avenir, nous sommes en train de l’écrire », assure le directeur.
Article de Brigitte Malvy paru dans le journal l'Ardennais du 05 mars 2015